Keï Khosrou

Kaous et Khosrou se rendent auprès de Houm

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Kaous était absorbé dans ses pensées sur cet événement, pendant qu’il se rendait auprès de l’ermite.

Lorsque Houm aperçut le visage et la couronne des rois, il leur rendit les hommages qui leur étaient dus et les rois invoquèrent sur lui les grâces de Dieu le créateur du monde.

Kaous lui dit :

Grâces soient rendues à Dieu, qui est notre refuge, de ce que j’ai vu un homme pieux, puissant, sage et fort. »

Houm, le serviteur de Dieu, répondit :

Puisse la terre être heureuse par ta justicel Puisse la vie de ce jeune»

Roi être prospère !

Puisse le cœur de ses ennemis périr !

J’adorais Dieu sur cette montagne, lorsque le roi a passé pour aller à Gangue Diz ; ma prière était que le Créateur du monde rendît heureuse par lui la face de la terre.

Quand il revint, j’étais content et joyeux et j’adressais de nouveau mes prières àDieu.

Une nuit le bienheureux Serosch me dévoila tout à coup le secret du sort, des cris sortirent de cette caverne sans fond, je les entendis et j’écoutai attentivement cette voix.

Quelqu’un pleurait amèrement la perte de ses trésors et de sa couronne, de son armée, de son pays et de son trône d’ivoire.

Je descends de la cime de la montagne vers cette caverne étroite, tenant en main le lacet qui me sert de cordon et j’aperçois la tête et les épaules d’Afrasiab, qui s’était arrangé un lieu de repos dans la caverne.

Je le lie dur comme pierre avec mon lacet, je le traîne misérablement hors de l’antre étroit ; sur ses instances je relâche les nœuds du lacet, et, arrivé au bord du lac, il se défait de ses liens ; dans ce moment il est caché dans l’eau ; mais on doit espérer dans le juge suprême du monde.

Si le ciel veut le perdre, ce sera par Guersiwez, pour lequel son sang bouillonne de tendresse et si le grand roi veut ordonner qu’on amène son frère les pieds liés et qu’il soit cousu dans une peau de vache jusqu’à ce qu’il s’évanouisse, alors Afrasiab sortira sans doute de l’eau, quand il entendra les cris de son frère. »

Le roi ordonna aux gardes du palais de partir armés de leurs épées et de leurs boucliers du Ghilan et l’on amena le malheureux Guersiwez, qui avait causé tant de trouble dans le monde.

Kaous dit au bourreau de le traîner devant lui, de lui arracher du visage le voile qui couvrait sa honte, de coudre sur ses épaules une peau fraîche de vache, de manière à ôter toute force à son corps.

La peau de Guersiwez se fendit sur lui de terreur, il demanda grâce et invoqua le secours du Créateur.

Afrasiab entendit ses cris et parut à la surface de l’eau, ému et en larmes ;

Lôâ il se mit à nager dans le lac et arriva à, une place où il pouvait prendre pied.

Quand il entendit les cris du côté de la terre, les cris de son frère, la mort lui parut préférable à ce qu’il voyait.

Guersiwez l’apercevant dans l’eau, les yeux remplis de sang, le cœur plein d’horreur, poussa un grand cri : Ô roi de la terre, chef des héros, couronne des rois, où sont ta pompe et ton entourage royal, où sont la couronne, ton trésor et ton armée ?

Où sont ton savoir et la puissance de ta main, où sont les grands dévoués au roi ?

Où sont ta gloire et ton renom dans les combats, où sont ton palais etta coupe célèbres dans les festins, pour que maintenant tu aies besoin de te cacher sous les eaux ?

Voici donc le sort que l’étoile du Div t’a préparé ! »

Afrasiab se mit à pleurer lorsqu’il entendit ces paroles et versa des larmes de sang dans l’eau du lac.

Il répondit :

J’ai erré dans le monde entier, en public et en secret, espérant changer cette mauvaise fortune, mais maintenant mon malheur s’est encore empiré ; la vie m’est devenue odieuse et ton sort a rempli mon âme de douleur.

Oh !

Faut-il qu’un descendant de Feridoun, qu’un fils de Pescheng soit ainsi tombé dans les filets du crocodile !

Ta peau se fend sous ce cuir de vache et je ne vois personne qui dans son âme ait pitié de toi. »

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021