Keï Kaous

Piran confie le jeune Keï Khosrou aux pâtres

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Piran appela des pâtres des montagnes de Kala et leur parla longuement de cet enfant ; il leur confia les délices de ses yeux et de son cœur, ce bel enfant qui avait trouvé grâce devant lui, disant :

Traitez-le tendrement comme s’il était votre âme et préser-vez-le du vent et de la poussière.

Ayez soin que ses jours ne courent pas de danger, quand même il faudraity sacrifier tout ce qui vous est cher. »

Ils répondirent d’une commune voix :

Nous t’obéirons et ne nous écarterons jamais de tes ordres. »

Alors Piran gratifia les pâtres de riches présents et les lit KEl nous. accompagner par une nourrice.

Ils portèrent le doigt, en signe d’obéissance, à leurs yeux et à leur tête et emportèrent dans la montagne l’enfant royal.

C’est ainsi que le ciel tourna quelque temps et Piran ne révéla son secret à personne.

Quand le héros qui portait haut la tête eut sept ans, sa bravoure et sa haute naissance trahirent son secret.

Il forma un arc avec un bâton et avec des intestins une corde aux deux bouts de laquelle il fit un nœud, ensuite il se fit une flèche sans plumes et sans pointe de fer et alla dans le désert s’exercer à la chasse.

Quand il eut dix ans, le jeune brave se mit à attaquer les sangliers, les ours et les loups, ensuite il courut sur les lions et les léopards et se fit une arme de sa houlette même.

Quelque temps s’étant ainsi passé, il refusa d’obéir aux ordres de son père nourricier ; et un jour le pâtre quitta la montagne et le désert, se rendit en se lamentant auprès de Piran et lui dit :

Je viens auprès du Pehlewan pour me plaindre de ce vaillant lion qui porte haut la tête.

Il a chassé d’abord les antilopes, en évitant le chemin du lion et le combat contre ’le léopard ; mais maintenant il lui est indifférent de poursuivre l’antilope ou d’attaquer le lion furieux.

Puisse le malheur ne pas l’atteindre !

Car tu me jetterais sur-le-champ dans les fers. »

Piran l’écouta, sourit et dit :

La haute naissance et la bravoure ne peuvent rester cachées. »

Il monta

3 sur un cheval ardent et alla voir le jeune roi qui ressemblait au soleil.

Il ordonna qu’on le lui amenât ; il observa le jeune Pehlewan dans sa course.

Le prince se mit à courir comme le vent ; il arriva en bondissant et baisa la main de Piran.

Le Sipehbed admira sa mine royale et sa beauté ; ses joues furent mouillées de larmes et son cœur se remplit de tendresse.

Il pressa longtemps Keï Khosrou contre sa poitrine en priant Dieu pour lui en silence.

À la fin il lui dit :

Ô toi dont la foi est pure, puisses-tu faire le bonheur du monde !

Car quiconque te connaîtra ne voudra te donner d’autre nom que celui d’ami. »

Keï Khosrou lui répondit :

Ô toi qui portes haut la tête !

Que]

besoin as-tu de me voir !

Tu presses tendrement contre ton cœur le fils d’un pâtre ; est-ce que tu n’en rougis pas ? »

Le sage Piran eut le cœur enflammé d’amour pour lui et sa joue brûlait comme du feu ; il lui dit :

Ô héritier des rois, digne de posséder le monde ; et privé de sa possession !

Aucun pâtre n’est de ta parenté et j’ai beaucoup à te raconter sur ton origine. »

Il fit donner au jeune homme un cheval de parade et des vêtements dignes d’un roi et le ramena dans son palais, l’âme remplie d’amertume au souvenir de Siawusch.

Il l’éleva dans sen sein, il se réjouit de sa vue et en fut heureux ; il perdait la faim, le sommeil et le repos, tant il aimait. cet enfant, tant il redoutait la colère d’Afrasiab.

Ainsi tourna de nouveau pendant quelque temps le ciel, qui avait accordé sa faveur au jeune roi.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021