Iskender

Il partit de là gaiement avec son armée et appela autour de lui les grands pleins de prudence.

Il marcha jusqu’à ce qu’il arrivât à une ville, dont il ne * H3 voyait ni le milieu ni la fin et qui contenait en abondance tout ce qu’il faut, étant pleine de jardins et de places publiques, de palais et d’édifices.

Il s’y arrêta et le lendemain de grand matin il se rendit sans cortège à la source.

Il y resta jusqu’à ce que le soleil pâlît et qu’il disparût dans cette source couleur de ’lapis-lazuli.

Il vit ainsi, par la grâce de Dieu, le tout saint, cette merveille, la disparition du corps lumineux.

Il s’en retourna à son camp, tout rempli de profondes réflexions, et, dans la nuit, il invoqua le nom du Maître du monde ; puis il dirigea ses pensées vers l’autre source, que le Dihkan avait appelée la source de la vie.

Ayant rendu des grâces à Dieu, il choisit dans l’armée les hommes les plus patients qu’il y. connaissait, fit prendre des vivres pour plus de quarante jours et marcha rapidement, impatient de voir quelle merveille il rencontrerait.

Il ordonna à son armée de rester dans la ville ; puis il chercha un guide et le trouva : c’était Khisr, le chef des grands de ce peuple, qui devint son conseiller dans tout ceci et Iskender se mit sous ses ordres pour cette marche et livra à sa bonne foi son cœur et sa vie.

Le roi lui dit :

Ô homme prudent !

Arrête bien ton esprit sur cette affairel Si nous pouvons atteindre l’eau de la vie, nous y resterons longtemps en adoration.

Personne ne meurt qui tâche d’instruire son esprit, se confie en Dieu et suit la route de la raison.

J’ai avec moi deux esv. "à carboucles qui brilleront dans la nuit sombre lorsqu’elles apercevront l’eau.

Prends-en une, marche devant moi et aie soin de ton âme et de ton corps ; l’autre me servira de flambeau sur ma route.le vais entrer dans ces ténèbres avec mon escorte et nous verrons ce que le Créateur y tient caché.

Tu es mon guide et Dieu est mon refuge ; il me conduira à cette eau et me dirigera. »

Lorsque l’escorte se mit en route pour chercher l’eau de la vie, il s’éleva de la plaine un cri immense de Dieu est grand !

N et chaque fois que Khisr quittait une station, on y abandonnait des vivres de toute espèce.

Ou marcha deux, jours et deux nuits sans que personne remuât les lèvres pour manger ; le troisième jour, deux routes parurent au milieu des ténèbres et le roi perdit la trace de Khisr.

Le prophète continua sa route vers l’eau de la vie et leva sa tête immortelle jusqu’à Saturne.

Il se lava la tête et le corps dans cette eau transparente et ne rechercha d’autre protecteur que Dieu, le saint.

Il but, se reposa et s’en retourna rapidement, en priant et en louant Dieu.