Le mois de Tammouz (juillet) regarde en souriant les pommes rouges et fait au pommier une querelle sur ses fruits et ses feuilles, disant :
Au printemps, tu as placé, ivre de joie, un bouquet de fleurs dans ton sein, un bouquet dont la couleur exhalait un souffle de modestie et la tige un parfum de tendresse.
Qu’en as-tu fait et à qui l’as-tu vendu ?
Où as-tu trouvé un pareil marché ?
Qui t’a donné ces chrysoprases et ces cornalines, ces fruits pesants qui courbent tes branches ?
Tu auras demandé un prix pour tes fleurs et ainsi paré tes joues de ces belles couleurs.
Ton cou est coloré par la honte, ta robe respire un parfum de musc.
As-tu dérobé ta robe à Jupiter, as-tu taché tes perles avec du sang ?
Ta poitrine est en chrysoprase, ta peau est pourpre, ta tête est plus haute que le drapeau de Kaweh.
Avec la parure jaune, rouge et blanche, tu me fais désespérer des feuilles de roses.
Ô mon idole ! Printemps !
Où es-tu allé, toi qui as caché la parure des jardins ?
Tes zéphirs parfument encore l’automne et je te célébrerai de nouveau, une coupe de vin en main.
Quand tes couleurs auront jauni, je chanterai encore tes louanges, je te parerai comme le diadème de Hormuzd et si aujourd’hui la fortune me favorise, les traces de mon talent me survivront.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021