Bahman, aussitôt qu’il eut entendu les paroles du prince illustre, se mit en route, vêtu d’une robe royale de tissu d’or, couvert de son casque princier.
Il sortit fièrement de l’enceinte des tentes, suivi de son drapeau brillant.
Lorsque ce jeune homme ambitieux, dont la stature ressemblait à un cyprès élancé, eut passé le Hirmend, une sentinelle le vit et poussa du côté du Zaboulistan un cri annonçant qu’un vaillant cavalier, monté sur un cheval noir avec des harnais d’or, arrivait suivi de quelques cavaliers ordinaires, et avait passé lestement la rivière.
Zal-Zer monta sur-le-champ à cheval, portant au crochet de la selle son lacet, et une massue en main; il s’avança, et aussitôt qu’il eut aperçu Bahman, un soupir s’échappa de sa poitrine et il dit:
C’est un illustre Pehlewan, qui porte haut la tête et est couvert de vêtements royaux; c’est sans doute quelqu’un de la famille de Lohrasp;
Puisse la trace de ses pieds porter bonheur à ce pays!
Il s’en retourna de la tour de la sentinelle à la porte de son palais, et resta longtemps courbé sur son cheval et absorbé par ses pensées.
Bahman parut avec la bannière des Keïanides déployée; ce jeune homme, qui ne connaissait pas Zal, étendit son bras royal, et, s’étant approché, éleva la voix, disant:
Ô homme, fils de Dihkan!
Où est donc le chef du peuple, le fils de Destan, le soutien de l’époque?
Car Isfendiar, le héros, est arrivé dans le Zaboulistan et a dressé ses tentes sur les bords du fleuve.
Zal lui répondit:
Ô jeune homme impétueux! descends de cheval, bois du vin et repose-toi.
Rustem va revenir de la chasse avec Zewareh, Faramourz et son escorte.
Viens avec tes cavaliers, ô homme noble, et réjouis ton cœur avec quelques coupes de vin.
Bahman dit:
Isfendiar ne m’a pas permis de penser à du vin et à de joyeux compagnons; choisis-moi un homme qui sache le chemin pour qu’il me conduise au lieu de la chasse.
Zal répondit:
Quel est ton nom? tu passes bien rapidement;
Quel est ton désir?
Je pense que tu es de la famille de Lohrasp, ou un fils du roi Guschtasp?
Bahman lui dit:
Je suis Bahman, fils du maître du monde, au corps d’airain.
Zal, à ces paroles du jeune homme plein de fierté, mit pied à terre et lui rendit hommage.
Bahman descendit aussi de cheval en souriant, et fit à Zal des questions sur sa santé.
Zal répondit et le prince l’écouta.
Zal le pria longuement de s’arrêter, disant qu’il n’était pas raisonnable de partir si vite; mais Bahman insista, parce qu’il ne fallait pas négliger et retarder un message adressé par Isfendiar, et Zal choisit un brave qui savait le chemin, et l’envoya avec lui à l’endroit où Rustem chassait.
Le guide se mit à marcher devant le prince: c’était un homme expérimenté, du nom de Schirkhoun;
Il montra du doigt à Bahman le lieu où se trouvait la chasse, et lui-même s’en retourna à l’instant.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021