Il y avait dans le pays du roi un loup qui était si grand qu’il empêchait le vent de passer.
Les lions mâles s’enfuyaient de la forêt où il se tenait et les vautours à l’aile rapide évitaient le ciel tau-dessus ; il mettait tout le pays en émoi et les oreilles les meilleures étaient assourdies par le bruit qu’il faisait.
Le roi dit à Bahram :
Ô homme respecté !
Voici une affaire qui ne peut réussir que par loi.
Il y a près de ma ville un bois qui me cause les plus grands sou-cis.
Il s’y trouve un loup semblable à un crocodile, qui déchire le cœur du lion et la peau du léopard.
Il faudrait approcher ce loup et lui percer la peau (r avec des flèches, pour que ce pays retrouve son repos par la valeur, ô homme victorieux !
Alors tu seras en honneur auprès de moi et auprès de cette illustre assemblée et chacun dans le pays de l’Inde et en Chine te bénira éternellement. »
Bahram, dont les intentions étaient pures, répondit :
Il me faut un guide et quand j’aurai aperçu le loup, tu verras rr que, par la force que Dieu m’a donnée, je baignerai sa peau dans le sang. »
Schenguil lui donna un guide qui connaissait le repaire du loup et le lieu où il se trouvait.
Le guide partit avec cet homme courageux pour la forêt du loup, le cœur gonflé de sang et lui parla longuement du repaire du loup, de sa taille, de sa grosseur et de tout son corps.
Quand il ou !
Monlré la place ; Bahram continua à marcher fièrement et rapidement vers la forêt.
Quelques Iraniens, qui avaient pris les armes pour combattre le loup, le suivirent ; mais quand ils virent de loin le museau de l’animal. quand ils virent que son poids faisait ployer la terre sous lui, il dirent "lus :
Absliensloi.
Ô roi !
Tu dépasserais les. bornes de la bravoure.
Personne ne s’attaque à la montagne de Gangue, et, si vaillant que tu sois dans la bataille, ô roi, ne l’entreprcnda pas.
Dis à Schenguil : Cela n’est pas raisonnable, je n’ai pasla permission de mon roi pour cette lutte.
Si je livrais un combat par ordre d’un autre, mon roi, s’il en entendait parler, m’en punirait par la perte de mes dignités. »
Bahram répondit :
Si Dieu m’a assigné pour tombe la poussière dans l’I-Iiudoustan, comment pourrais-je mourir autre part ?
Il serait insensé de le penser. »
J Le vaillant jeune homme banda l’arc, on aurait dit qu’il faisait peu de cas de la vie ; il s’avança rapidement jusqu’auprès du loup, la tête remplie de colère, le cœur résigné à la mort, l’arc de Keïanide dans la main,puis il prit dans le carquois des flèches en bois de peuplier et tira.
Il fit pleuvoir des traits comme de la grêle, jusqu’à ce que le loup commencât à l’aiblir et quand il s’aperçut que la fin de l’animal approchait, il remplaça l’arc par l’épée, abattit la tête du loup et dit :
Au nom du Maître sans égal et sans compagnon qui m’a donné cette puissance et cette force et par l’ordre duquel le soleil brille à la voûte du ciel !
A Il ordonna qu’on amenât une charrette attelée de bœufs et qu’on emportât la tête du loup hors de la forêt.
On l’em porta et Schenguil, qui la vit de loin, lit parer une salle de festin avec du brocart.
Le roi, ,plein de magnificence, monta sur le trône, devant le- ". quel on fit asseoir Bahram ; tous les grands de l’Inde et tous les héros de la Chine le couvrirent de bénédictions.Les grands s’approchèrent avec des offrandes, disant à Bahram :
Ô homme illustre !
Les hauts faits de personne ne sont dignes de toi et l’œil n’ose regarder là où est ton trônes Schenguil était
’ tantôt content de ce qui s’était passé, tantôt soucieux ;, tantôt il en était heureux, tantôt tout sombre.
Dernière mise à jour : 26 sept. 2021