Le roi Ardeschir monta sur le trône, para le palais du vieux Schapour, mit la ceinture royale, rassembla les Iraniens et les fit asseoir sur les marches de ce trône d’or.
Il leur dit :
Je ne veux pas que la rotation du ciel sublime apporte du dommage à qui que ce soit.
Si le monde se conforme à mes désirs, vous jouirez de la paix sous moi ; mais s’il me résiste, je mettrai à la raison ce monde inquiet.
Mon frère m’a remis l’empire avec confiance, parce que son fils est encore petit et nous devons envoyer des bénédictions à ses mânes, parce qu’il a délivré le monde des méchants.
Quand Schapour fils de Schapour sera grand et qu’il sera digne de la couronne et du trône, je lui rendrai la couronne, le trésor et l’armée, car c’est ainsi que l’a stipulé le roi Schapour.
Quant au trône, je ne suis que le lieutenant du jeune roi, je ne suis que le représentant de son père.
Vous tous, ne perdez pas des yeux la justice, donnez-vous de la peine et faites la prévaloir.
Sachez que nous jouissons de la vie et qu’elle passe et quand nous mourons, toute notre peine devient du vent.
Pendant dix ans, il maintint le monde dans la droiture, il jouit et il donna tant qu’il voulut.
Il ne demanda à personne ni tribut, ni redevance, ni impôt ; il occupa le trône sans rien prendre pour lui-même et on lui donna le nom de Nikoukar (le bienfaisant), parce que personne n’a été inquiété par lui.
Quand Schapour fut devenu propre au trône et à la couronne, il lui remit ce diadème qui porte bonheur ; ce vaillant homme ne dévia pas de sa promesse et observa le terme assigné à son pouvoir, comme un homme doit le faire.
Dernière mise à jour : 7 sept. 2021